mercredi 23 juillet 2008

Revue de presse MENA Group





Moyen-Orient. L'économie va plus vite que la paix
Vincent Giret - 20/02/1997 - L'Expansion

Au lendemain de la guerre froide et de la guerre du Golfe, il y eut un scénario de rêve en Orient, la promesse d'une paix durable et d'une croissance forte de la Méditerranée au golfe Persique. Pour la première fois depuis des décennies, les bonnes nouvelles se succédaient : un consensus inespéré pour contrer l'esprit de conquête d'un Saddam Hussein et définir des règles de coexistence, l'extinction d'une guerre civile de seize ans au Liban, un accord historique entre Palestiniens et Israéliens, signé à la surprise générale... Même les régimes les plus rigides semblaient donner quelques signes d'ouverture politique et économique, de l'Iran à la Syrie, du Maroc à la Tunisie. Des Bourses renaissaient au Caire, à Tunis, et à Casablanca. L'Europe regardait à nouveau vers le sud. Jamais l'utopie d'un Orient pacifié par le marché n'avait semblé si accessible.
Mais « l'Orient compliqué » a repris ses droits et surtout ses travers. Les accords politiques se sont montrés très difficiles à appliquer, le terrorisme a frappé encore d'Alger à Riyad, de nouvelles expéditions militaires ont été menées (notamment au Sud-Liban), les régimes militaires vieillissants et corrompus ont démontré leur capacité à sauvegarder leurs intérêts personnels. Et l'euphorie a laissé place à la méfiance. Comme hier, chacun fait cavalier seul et court à Paris, à Londres, à Bruxelles et à Washington défendre sa cause. A la différence de l'Asie ou de l'Amérique latine, aucun regroupement régional de coopération n'est venu dynamiser les échanges internes, stimuler le décollage économique, et mieux intégrer l'ensemble de la zone à l'économie mondiale. « L'économie de la paix, promise aux Etats signataires d'accords avec Israël, s'est révélée un fiasco », tranchent les experts de Nord-Sud Export dans leur dernier bulletin.
Et pourtant, derrière ce bilan décevant, il y a quand même de vraies lueurs, comme si l'économie avait anticipé sur un rapprochement politique qui tarde à se concrétiser. Avec une croissance moyenne de plus de 4 % en 1996, le Proche- et le Moyen-Orient témoignent en effet d'un sursaut et d'une activité soutenue qui ne s'expliquent pas par la seule et récente embellie des cours du pétrole. Des programmes courageux, sinon téméraires, de « restructuration », de « mise à niveau » ou d'« assainissement » sont à l'oeuvre dans la plupart de ces pays.
Vers la construction d'un réel espace économique
Le mouvement général de désarmement douanier est le signe le plus tangible de l'ouverture et de la mutation économiques de la zone. Seul Israël, qualifié de pays émergent, avait jusqu'ici établi progressivement un véritable libre-échange avec l'Europe et les Etats-Unis. La Turquie, géant économique de la région, a décidé de franchir elle aussi le pas le 1er janvier 1996 : Ankara a annulé ses droits de douane pour les produits industriels en provenance de l'Union européenne (avec quelques exceptions temporaires) et s'est engagé sur le principe d'une union douanière. Le pays appliquera donc bientôt les tarifs extérieurs pratiqués par l'Union vis-à-vis du reste du monde. Cette décision a déjà stimulé les importations, en hausse de 25 % en 1996. Elle va aussi contribuer à la modernisation d'un appareil productif qui bénéficie d'un encadrement de qualité et d'une forte demande intérieure, alimentée par 60 millions de consommateurs. En dépit de la persistance d'une inflation très élevée (80 % par an), toutes les prévisions tablent sur un rythme de croissance de 5 à 6 % jusqu'à l'an 2000.
D'autres pays s'engagent peu à peu dans la même voie. Une série de négociations bilatérales entre l'Union européenne et les pays du sud de la Méditerranée a commencé. La Tunisie et le Maroc ont d'ores et déjà signé avec Bruxelles un accord progressif de libre-échange. Il met fin au vieux système asymétrique qui, en permettant à ces pays de conserver une importante protection commerciale, contribuait insidieusement à leur marginalisation. L'Egypte résiste encore, mais elle a déjà singulièrement diminué ses droits de douane et devrait finalement s'entendre avec l'Europe. Comme sans doute, un peu plus tard, l'Algérie, la Jordanie et la Syrie. Mais il y a plus important encore : des négociations ont aussi commencé ces derniers mois entre Israël et la Turquie, l'Egypte et la Jordanie, le Maroc et la Tunisie, la Libye et le Maroc. Autant de démarches inédites et indispensables pour voir émerger un véritable espace économique. Dans la péninsule arabique, les cinq monarchies (l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Bahreïn) travaillent également à un rapprochement commercial.
Une privatisation par semaine en Egypte
Second trait majeur de cette évolution, de spectaculaires mouvements de privatisation ont été engagés. En Turquie, la coalition dirigée par les islamistes modérés du Refah en a même fait son slogan favori : elle veut accélérer les privatisations, trop longtemps différées, une grande partie pourraient même être réalisées dès cette année. En Egypte, autre grand marché avec 60 millions de consommateurs, pas moins d'une cinquantaine d'entreprises nationales sont sur le marché pour des cessions majoritaires ou totales, ouvertes aux nationaux et aux étrangers, dans les secteurs du textile, de l'agro-alimentaire, de la construction, de la pharmacie, de la navigation... Le gouvernement a annoncé une privatisation par semaine. Les autorités ont également brisé un tabou en autorisant les banques étrangères partenaires dans un joint-venture à prendre la majorité du capital. Il est vrai que, en échange de ces gestes d'ouverture longtemps retardés, Le Caire a obtenu de nouvelles largesses du FMI, qui a annulé la troisième et dernière tranche de la dette extérieure. En Israël, en Tunisie, au Maroc, en Algérie, l'Etat se désengage également et assainit sa gestion. L'émergence d'un secteur privé compétitif est l'une des premières conséquences de ces mouvements de privatisation. Désormais, le privé joue souvent un rôle clé, même dans les petits pays comme le Liban, où il participe activement à la reconstruction.
Des économies toujours vulnérables
D'autres événements favorables sont attendus : la réintégration de l'Irak dans le concert des nations va ouvrir de nouveaux marchés aux Occidentaux, de même que l'ouverture probable de l'Iran, au lendemain de l'élection présidentielle, prévue en juillet prochain. Pourtant, il subsiste de sérieux risques. Ces économies en transition demeurent vulnérables, et de nouvelles secousses sociales et politiques ne sont pas à exclure. Les réflexes autoritaires réapparaissent (ou se maintiennent) chez les gouvernements les plus audacieux sur le plan économique, comme la Tunisie, la Turquie ou l'Egypte. Car les réformes menacent souvent les intérêts des appareils militaires. Autant de signes démontrant que l'ordre régional qui s'est décomposé au tournant de la décennie ne sera pas remplacé avant la fin du siècle.



Le sommet de l´Union Méditerranéenne se conclut
07-14-2008 13:21

Un sommet réunissant des chefs d'état bordant les côtes de cette mer s'est achevé à Paris avec la signature de 6 projets de coopération. Les dirigeants présents à cette occasion se sont également accordés sur les fonctions à conférer à cette nouvelle entité, officiellement lancée dimanche.
Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE et de 16 pays d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l'ouest des Balkans ont pris part à ce sommet et ont convenu de la tenue de ce sommet tous les deux ans. Les ministres des affaires étrangères de chaque pays membres se rencontreront annuellement.
Les objectifs fixés par la constitution de cette entité sont de renforcer la coopération dans le cadre de la protection environnementale de la Méditerranée, de la lutte contre les désastres naturels et le développement de l'énergie solaire. Des projets de voies maritimes et côtières ainsi que d'une université Euro-Méditerranéenne ont été évoqués. Par ailleurs, la constitution de cette union doit également encourager les échanges économiques entre les pays membres.
Le Président français, Nicolas Sarkozy, à l'origine de ce projet, a jugé que cette première édition était un grand succès.
En dépit de l'optimisme affiché par le président français, l'essentiel des fondements de cette Union reste à l'état de projet. Aucun accord n'a pour l'heure été trouvé sur le lieu et la date du prochain sommet, sur la localisation de son secrétariat, son financement ou la nationalité de son secrétaire général. Par ailleurs, la situation complexe que vit actuellement le Moyen-Orient pose également de sérieuses entraves au développement de cet ambitieux projet.
Ronan Daniel, CCTV

Les investissements des Emirats arabes unis en Algérie vont augmenter pour atteindre 50 milliards de dollars durant la période 2006-2010 - dimanche 13 juillet 2008.
C’est ce qu’a annoncé le ministre émirien de l’Economie, Soltan el-Mansour, à l’issue de sa visite en Algérie à la tête d’une importante délégation à la fin du mois dernier. Une annonce qui fait commenter à Oxford Business Group (OBG), dans sa dernière note sur notre pays, que « les EAU font preuve d’un certain regain d’intérêt pour l’Algérie ; une tendance renforcée par la 6e session de la commission mixte algéro-émirienne, qui a permis d’intensifier le volume de pétrodollars à destination de l’Algérie ». Une multitude de projets dans plusieurs secteurs (industrie, services, énergie, immobilier, agriculture) sont prévus dans notre pays. Les principaux investissements sont réalisés dans la construction et l’immobilier. L’exemple le plus édifiant est celui du groupe EIIC (Emirates International Investment Company) qui a lancé en mars 2008 le projet du Parc Dounya, pour un montant de plusieurs milliards de dollars. « Les besoins en espaces verts sont énormes à Alger ; il s’agissait de trouver le bon projet pour répondre aux attentes des autorités et des citoyens. D’une superficie de 670 ha, le Parc Dounya sera l’un des plus grands parcs urbains au monde », a déclaré à OBG le directeur général d’EIIC en Algérie, Malik Si Hassen.
Au terme des cinq années d’aménagement, 75 % du terrain sera remis aux autorités publiques sous forme de « parc public », tandis que les 25 % restants seront consacrés au développement privé d’aménagements commerciaux et professionnels. Ce groupe entend également diversifier ses investissements en Algérie, notamment dans la câblerie électrique, l’industrie lourde et l’agriculture. Un projet de ferme laitière avec 10 000 vaches laitières est actuellement en cours de concrétisation et deviendra l’unité d’élevage la plus importante en Afrique, selon la même source. Le tourisme est un autre secteur attractif pour les Emiriens. Dans ce sens, le groupe Al Qudra achèvera en 2010 la réalisation d’un complexe hôtelier résidentiel et commercial de haut standing à Sidi Fredj d’un montant de 250 millions de dollars. Des projets similaires sont envisagés à Oran et à Mostaganem, selon le directeur des projets internationaux d’Al Qudra holding, Firas Al Sayegh, cité par OBG. Le groupe Emaar a également annoncé des investissements devant démarrer cette année, à savoir ceux de la nouvelle ville de Sidi Abdellah portant sur la création d’un pôle du savoir et des technologies en banlieue d’Alger, de la cité de la santé à Staouéli et de l’aménagement de la corniche Colonel-Abbès.
Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com D’après le Jeune Indépendant


IDE: les pays du Golfe investissent à hauteur de 370 billions de dollars

Par Mohamed Bouamoud - 06/07/2007

Alors que nombre de pays dans le monde se relèvent difficilement des hausses vertigineuses du prix du pétrole, les pays du Golfe en tirent plutôt des avantages certains. C’est ce qu’affirme la Banque nationale koweitienne dans un récent rapport sur l’évolution économique dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, et dans lequel elle précise que lesdits pays connaissent depuis quatre années un essor économique sans précédent à la faveur des hausses record des prix du pétrole.
Premier impact : l’investissement à l’étranger de ces pays a atteint à son tour des niveaux record et dans tous les secteurs économiques. De surcroît, le commerce extérieur et la bonne santé des balances commerciales des pays du Golfe ont constitué, malgré l’accroissement des dépenses gouvernementales, des réserves importantes en devises qui leur permettent d’y recourir en cas de conjonctures économiques défavorables. Cet envol économique est nettement perceptible au Koweït, en Arabie Saoudite, à Qatar et dans les Emirats arabes unis. Pour leur part, Amman et Bahreïn, malgré des champs pétroliers relativement petits, ont enregistré des indicateurs de croissance notables, mais sensiblement inférieurs aux autres. En termes de croissance économique, c’est le Qatar qui est en tête avec une moyenne annuelle de 25 %, suivi du Koweït et des Emirats arabes unis, cependant qu’Amman a enregistré le taux le plus faible (15 %), et que l’Arabie Saoudite, la plus grande économie de la région, a connu une moyenne de croissance de 16 % durant les cinq dernières années, soit en deçà de la moyenne générale des pays du Golfe.
Or, en dépit des tentatives de ces pays de diversifier leurs ressources, le pétrole reste de loin le moteur capital de la croissance, à telle enseigne que l’abondance pétrolière a contribué à la hausse du PIB de 36 % en 2002 à 49 % en 2005, ce qui pourrait amener les prix du pétrole à des paliers encore plus hauts. Les retombées de cette situation ont tout naturellement fait que la moyenne du produit par tête d’habitant dans les pays du Golfe est passée de 11 000 dollars en 2002 à 19 600 dollars en 2006, sachant qu’au Qatar la moyenne en question est estimée à 63 000 dollars, dépassant de loin la moyenne générale de l’ensemble des pays du Golfe.

IDE : une cité du luxe en Tunisie, signée Abu Dhabi Investment House
webmanagercenter.com - 08/04/2008

Les annonces d’arrivée d’investisseurs du Golfe d’une façon générale et des Emirats Arabes Unis (EAU), en particulier, se succèdent. Le nouvel investisseur émirati qui frappe à la porte de la Tunisie est l’Abu Dhabi Investment House (ADIH), qui n’est autre que le bras exécutif de l’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA).

Baptisé «Porta Moda », cette «Style City», appelée à être réalisée dans cinq pays (Emirats Arabes Unis, Qatar, Maroc, Tunisie et Inde), consiste en une cité du luxe avec quatre composantes : immobilier, industrie de l’habillement et de la mode, bijoux et ameublement. L’investissement global prévu s’élève, selon le quotidien émirati «Al Ittihad», à 7 milliards de dollars, sera réalisée en partenariat avec Emirates International Properties (EIP), le bras immobilier d’Emirates International Investment Company (EIIC).
En vue de la concrétisation de ce concept très particulier, l’ADIH, qui a des représentations à Bahreïn et à Genève, a déjà conclu des mémorandums d’entente portant sur des partenariats stratégiques avec «des acteurs industriels majeurs» dans les pays concernés. En Tunisie, l’accord a été conclu avec le bahrini Gulf Finance House, qui avait annoncé, en décembre 2007, la création de «Tunis Financial Harbour», le port financier de Tunis (avec un investissement de 3 milliards de dollars), et qui va fournir le terrain sur lequel sera érigée «Porta Moda». M.M